Depuis quelques années, éditeurs et lecteurs russes redécouvrent Andreï Efimovitch Zarine (1862-1929), auteur tombé dans l’oubli à sa mort, mais qui fut célèbre au début du XXe siècle.
Zarine est né à Saint-Pétersbourg, où il a fait une partie de ses études avant d’intégrer un lycée de Vilnius. Il commence à publier en 1881 dans un journal local. En 1883, il est arrêté pour détention et distribution de littérature illégale (autrement dit de propagande révolutionnaire), mais il est libéré sous caution un mois plus tard. Il revient à Saint-Pétersbourg en 1884. En 1906, alors qu’il était rédacteur en chef du journal La Vie moderne, il fut condamné à un an et demi de prison.
Son œuvre, abondante, comprenant à la fois des romans et des recueils de nouvelles, se partage essentiellement entre deux genres : le roman historique et le policier. Si, pour ce qui concerne le premier, il était loin d’être le seul, pour le second, il fait figure de précurseur. Il continua à publier après la Révolution d’octobre, toujours dans le domaine du roman historique, y ajoutant des récits d’histoire révolutionnaire.
Le texte que nous rééditons aujourd’hui, Nuit terrible, est une œuvre de jeunesse de l’auteur. C’est la seule nouvelle de lui qui ait été traduite en français. Elle ne relève ni du roman historique, ni du détective, mais d’un genre qui n’existait pas encore : le thriller.