Nous venons de rééditer en numérique une nouvelle de Sémène Zemlak. Un nom qui ne dira plus rien à qui que ce soit de nos jours. Mais cet auteur en son temps, entre 1900 et le déclenchement de la Première Guerre mondiale, a rencontré un estimable succès pour ses romans et nouvelles. Elle fut d’ailleurs traduite en diverses langues, dont l’ukrainien.
Sémène Zemlak est en fait le pseudonyme de Elena Zebrowska, née en Ukraine, au sein d’une famille noble polonaise, et de fait citoyenne russe. Mais elle s’est exilée: d’abord en Suisse, puis en Allemagne, enfin et surtout en France, où elle a fait toute sa carrière littéraire en français (même si elle pouvait aussi parfaitement s’exprimer en polonais, en ukrainien, en russe et en allemand).
Polonaise de naissance, ukrainienne de cœur, citoyenne russe (une citoyenneté qu’elle rejeta, alors même que la critique parisienne l’a instantanément étiquetée « auteur russe »), femme de lettres d’expression française: qu’est-elle, finalement? Peu nous importe. Elle a su pendant une décennie chanter son Ukraine natale, par exemple dans la nouvelle Sawka Doudar, un texte tout simple, mais qui a la beauté d’un conte.
Et il est fort probable que nous revenions un jour vers son œuvre.